Jean-François CURTIL, promo 90, est Président-Directeur Général d'Extérion Média France, acteur majeur de la communication en France.
Pour la première fois depuis la création de cette rubrique, ce sont les étudiants qui ont choisi les questions à poser à notre alumni.
Jean-François, quelles ont été les étapes difficiles dans ta carrière ?
Tout d’abord, il faut être conscient qu’il est difficile de réussir sans faire des sacrifices. Il faut pouvoir être mobile, apporter des solutions et être flexible pour gravir les échelons. Un parcours professionnel n’est pas un long fleuve tranquille, et c’est dans la difficulté qu’on apprend et qu’on grandit : réorganisation, rachat, management contestable, etc. Les difficultés sont multiples. Par exemple, je vis un moment difficile en ce moment avec la restructuration que je mène dans mon entreprise dû à la COVID et à la crise économique qui frappe les entreprises média.
Est-ce que tu savais déjà ce que tu voulais faire plus tard, lorsque tu étais étudiant ?
Oui, j’ai toujours eu envie de bosser dans la pub. Déjà en tant qu’étudiant à l’ESCC, quand nous avions décidé d’organiser la 1ère nuit de la pub, j’avais une réelle attirance pour le monde des médias. De plus, j’ai eu la chance d’être recruté par l’entreprise à la fin de mon stage de dernière année, à une époque où l’alternance n’existait pas. Celle-ci est aujourd’hui une opportunité formidable pour beaucoup de jeunes de rentrer dans la vie active.
Donc, tu rêvais de faire quel métier ?
Je rêvais de travailler dans le monde du média… en Agence ou Régie Publicitaire.
Quel a été ton premier job étudiant ?
J’étais surveillant dans un collège à Reims. Ce qui m’a permis à l’époque de payer mes études à la FAC de Reims.
Quelle matière enseignée à l’ESCC te sert le plus au quotidien ?
Le droit ! On s’en sert tous les jours en tant que chef d’entreprise (avec les clients, avec les fournisseurs, etc.) Dites-vous bien une chose : quand vous aurez tout oublié, il vous restera ce que vous avez appris en droit...
Je sais que ce n’est pas toujours une matière très « fun » mais elle est essentielle dans le monde du travail et je vous souhaite d’avoir un excellent professeur de droit, comme ce fut le cas pour nous à l’époque, car vous vous servirez toujours des fondamentaux juridiques que vous aurez appris.
Tu étais plutôt studieux ou turbulent ? (Alerte Aveux !)
J’étais plutôt studieux, mais j’ai un aveu à faire… En 3ème année, on nous avait mis nos partiels le jour de la rentrée, le 2 janvier. Pour montrer notre mécontentement, parce que ce n’était vraiment pas nous rendre service de débuter les partiels juste à la rentrée des vacances de noël, nous avons décidé avec d’autres camarades (dont je tairais les noms) de murer l’entrée de l’école dans la nuit du 1er au 2 janvier ! Il y avait un chantier de l’autre côté de la rue, donc nous avons passé la nuit à monter un mur devant l’entrée…
C’était notre façon à nous de dire qu’on n’était pas d’accord. On n'avait fait de mal à personne ni à l’image de l’école, ça a beaucoup fait rire les étudiants, un peu moins la direction de l’époque. Mais aujourd’hui ça fait une belle anecdote.
Enfin pour terminer, j’aimerais savoir comment tu vois l’ESC Compiègne en tant qu’ancien et dirigeant d’entreprise ?
Pour moi, la force de l’ESCC, c’est de former des jeunes qui ne sont pas des numéros. Chaque jeune à l’ESCC a sa propre identité, sa propre personnalité et cette école la cultive. L’école a une capacité à former des esprits volontaires et ouverts à la critique.
Les anciennes générations de diplômés de l’ESCC sont vues comme des pionniers, et beaucoup d'entre nous sont devenus des entrepreneurs. Il ne faut pas perdre cela de vue, chaque jeune qui sort de l’école ne deviendra pas chef d’entreprise, mais chaque jeune qui sort de l’ESCC dispose des outils d’enseignement pour devenir un très bon élément dans l’entreprise où il travaillera.
Et pour finir, je dirais à ceux qui cherchent encore leur voie que les commerciaux sont une denrée rare en France. Si vous choisissez cette voie et que vous avez le talent pour, alors vous gagnerez très bien votre vie et vous progresserez constamment au sein des structures dans lesquelles vous travaillerez. Aux US, 90% des étudiants en école de commerce veulent faire du commerce. En France, 10%. Regardez la balance commerciale des US et celle de la France. Ça doit vous interpeller...
Merci de nous avoir consacré de ton temps, Jean-François.